Don’t forget your roots / Sick of it all.

Nous sommes en 1998. Un dimanche soir pour être exact. Il est environ minuit. Confortablement installée sous ma couette, un casque sur les oreilles et mon walkman posé sur le matelas, j’écoute la radio. Maurice « qui va là j’te prie? » et Max « le starsystem », se tirent encore la bourre en tête du classement de mes animateurs favoris. De quoi rendre nostalgique toute une génération de petits trentenaires quand on constate où en sont aujourd’hui les stations qui les hébergeaient alors…

Mais revenons à notre dimanche soir. Nirvana, Marylin Manson, Our Lady Peace, Body Count ou encore RATM squattent l’antenne de Fun fait du bruit. Et puis bim, un morceau incroyable dont je n’arrive pas à saisir le nom. J’attends donc patiemment le dimanche suivant pour avoir une chance de réentendre cet ovni. Scratch The Surface. C’est le titre du morceau, mais pas moyen d’avoir le nom du groupe. Une ou deux semaine de plus et j’arrive enfin à appuyer au bon moment sur le bouton rec de mon gros poste de radio pour avoir le morceau dès ses premières notes de basse, toujours sans savoir à qui je dois cette claque.

Nous sommes en 1999. Encore un dimanche. Le 29 août précisément. Mon bac L en poche, j’ai mis les voiles direction l’Angleterre avec les copines. Au programme de ce week-end caniculaire : le festival de Reading, dans le sud du pays. Mon premier festival. Je suis devant la grande scène et j’assiste depuis environ une demie-heure à un concert incroyable. Le groupe s’appelle Sick Of It All. Connais pas mais ils assurent ! Et puis le chanteur demande au public de se séparer en 2 camps et de se préparer pour le braveheart. Mais de quoi il parle ? Et là, alors que les gens se jettent littéralement les uns sur les autres, j’entends les fameuses notes de basse.

Nous sommes en 2010. Toujours un dimanche. Le 7 mars cette fois. Entre temps je suis devenue photographe.
Pas encore bien réveillée, j’ouvre ma boite mail. Hi Gaëlle, this is Armand, the drummer from Sick of it All. I’m getting in touch because […]
Je relis 2 fois le mail. Pas de doute c’est bien le batteur de Sick Of qui me demande l’autorisation d’utiliser l’une de mes photos, prise à Paris il y a 2 ans, pour le livret du nouvel album, Based on a true story.

Demain je vais photographier le groupe sur scène une nouvelle fois. J’ai perdu le compte du nombre de fois où je les ai vus il y a déjà un petit moment. A vue de nez, je dirais entre 12 et 15.
Sauf que maintenant, ce sont eux qui m’invitent, que ma photo est en bonne place dans leur livret et que pour leur prochain concert à Montpellier cet été, c’est encore une photo à moi qu’on trouve sur l’affiche. Comme quoi la constance et la persévérance finissent bien souvent par payer !

Et pour les curieux, une petite vidéo (malheureusement pas filmée à Reading) qui expliquera certainement mieux que moi ce qu’est ce fameux braveheart / wall of death, grande tradition des concerts de Sick Of :